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Culture et Entrepreneuriat féminin à Lubumbashi : Étude exploratoire

International Journal of Social Sciences and Scientific Studies (2022)

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Culture et Entrepreneuriat féminin à Lubumbashi : Étude exploratoire

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CULTURE ET ENTREPRENEURIAT FÉMININ À LUBUMBASHI : ÉTUDE EXPLORATOIRE.☆

Trésor MUPETA MUTWILA a,*

a. Doctorant en Sciences de Gestion, Université de Lubumbashi

Received 24 May 2022; Accepted 4 June 2022

Available online 5 June 2022

2787-0146/© .

A R T I C L E I N F O

Keywords:

Entrepreneuriat

Entrepreneuriat féminin

Esprits d’entrepriseA B S T R A C T

De nombreux travaux de recherche reconnaissent l’influence de la culture sur la dynamique entrepreneuriale à l’échelle nationale, mais très peu d’études éclairent l’incidence de cette dernière sur l’entrepreneuriat des femmes autochtones. Cette communication vise à, décrire le dynamisme des femmes et des hommes entrepreneurs de Lubumbashi, et, comprendre la manière dont la culture influe sur l’émergence de l’esprit d’entreprise chez les femmes.

Partant d’une approche qualitative, treize femmes entrepreneures ont été soumises à des entrevues semi-directives sur leur vécu et perception du poids de la culture sur l’émergence de l’esprit entrepreneurial tourné vers la création d’entreprises.

La méthode d’analyse thématique utilisée sur un corpus de données qualitatives empiriques a fait ressortir sept thèmes, à savoir : les attitudes des hommes envers les femmes, le système d’éducation des femmes, le modèle entrepreneurial féminin du milieu, la conciliation vie professionnelle et familiale, les normes socio-ethniques, les valeurs et croyances tribales, coutumières et religieuses, et enfin les filières et niveau d’études, répartis en trois groupes en fonction des types d’influences exercées.

Les résultats montrent que le système d’éducation des femmes détermine, d’une part, leur trajectoire et niveau de scolarité à la base de l’émergence de l’esprit d’entreprise, et d’autre part, le modèle entrepreneurial féminin du milieu favorable à l’émergence de l’esprit d’entreprendre. Tandis que les valeurs et croyances tribales, coutumières et religieuses influent sur les attitudes des hommes envers les femmes, et, les normes socio-ethniques qui font qu’il est difficile pour les femmes de concilier vie professionnelle et familiale, entravent l’émergence de l’esprit d’entreprise chez ces dernières en contexte lushois.

Sans idée de vouloir généraliser, la présente recherche nous a permis d’explorer les contours d’un phénomène connu dans le contexte africain, mais dont la carence d’écrits scientifiques à ce sujet justifie les raisons de sa pertinence

Introduction

L’expansion des activités minières à grande échelle au sein de l’Arc Cuprifère Katangais après libéralisation de ce secteur a conduit à une croissance économique moyenne de 5% entre 2013 et 2018 (FPM, 2016) du fait de l’émergence des initiatives entrepreneuriales dans les différents secteurs d’activités à Lubumbashi. Et d’après l’étude menée par le Global Entrepreneurship Monitor en 2016, le développement économique et social d’une nation ou d’une ville passe par la promotion de l’entrepreneuriat dont l’objectif est de créer des entreprises, puisque leur rôle principal est la création d’emplois, des richesses et des valeurs (Kamdem, 2011). Cette relation est, d’après Thierry et Saporta, (2006) non linéaire, cependant, les effets se font plus visibles en raison de l’accroissement en nombre des femmes et des hommes créateurs d’entreprises (Krueger, et al., 2013).

À Lubumbashi les femmes représentent 49 % de la population active (FPM, 2016) qui vit pour la plupart selon le modèle imposé par le régime colonial ou l’homme est chargé de la production économique et la femme de la reproduction biologique, quand bien même, depuis l’accession à l’indépendance plusieurs textes légaux sont apparus dans le but de lutter contre les inégalités de genre, notamment, la constitution de 1964 proclamant l’égalité de tous les Congolais dans le cas échéant hommes et femmes devant la loi, suivit du code de la famille promulgué en août 1987 prônant l’égalité entre les époux en reconnaissant le devoir de chacun à contribuer dans la mesure de ses moyens aux charges du ménage, la constitution de 2006 proclamant la parité homme-femme en son article 14, et enfin le nouveau code de la famille promulgué en avril 2016, créant un nouveau contexte qui reconnait aux femmes le même droit qu’aux hommes par la suppression de l’autorisation maritale. Une manière de répondre aux questions relatives à l’autonomisation des femmes, conformément aux objectifs des politiques de gestion de la diversité visant l’égalité entre les femmes et les hommes (Cornet & Warland, 2015).

De ce fait, divers programmes d’appui ont vu le jour dans le but de promouvoir l’entrepreneuriat des femmes en République Démocratique du Congo, notamment : les Nations unies avec le programme 2030 et agenda 2063 pour stimuler l’entrepreneuriat féminin, la Banque mondiale avec le programme Women in Business pour soutenir l’entrepreneuriat féminin, l’OIT avec le programme pour le développement de l’entrepreneuriat féminin, le Fond d’appui de femmes entrepreneures avec le programme d’appui aux opportunités entrepreneuriales des femmes, et enfin le Fond pour la promotion de l’industrie avec le programme pluriannuel 2018-2020 pour le soutien à l’entrepreneuriat féminin.

Étant donné que les femmes sont reconnues comme étant égales aux hommes et que différents programmes de soutien et accompagnement de l’entrepreneuriat des femmes ont vu les jours, nous nous attendions à une tendance naturelle à l’égalité entre les sexes dans ce domaine, mais les données statistiques nous démontrent ce qui suit :

Graphique 1 : Taux entrepreneuriat formel et informel par sexe à Lubumbashi

Source : Guichet unique et rapport INS 2014

Graphiques 2 : Évolution de l’entrepreneuriat formel par sexe et année à Lubumbashi

Source : Guichet unique

En nous référant aux graphiques ci-dessus, nous observons un faible dynamisme des femmes dans la création d’entreprises formelles par rapport aux hommes entre 2013 et 2019, car seuls 7% en moyenne des femmes créent une entreprise à Lubumbashi, alors que 55 % des unités de production informelles sont créées et gérées par des femmes contre 45 % par des hommes.

Si tel est le cas, pourquoi les femmes sont-elles moins nombreuses à lancer une entreprise ? Comment la culture influe-t-elle sur l’émergence de l’esprit d’entreprise chez les femmes ?

Afin d’initier cette étude dans le contexte de la ville de Lubumbashi, un cadrage théorique sur le lien entre l’entrepreneuriat, la question de genre et la culture dans le cadre d’émergence de l’esprit d’entreprise sera effectué dans un premier temps ; ensuite la démarche méthodologique sera exposée et enfin les résultats seront révélés puis discutés.

  1. Revue de la littérature
    1. Entrepreneuriat

Le champ de l’entrepreneuriat à fait au fil du temps objet de plusieurs études et analyses par diverses écoles de pensée vu l’ensemble d’avantages qu’il génère, lesquels justifie clairement l’intérêt combien grand qu’il suscite (Matouk & Nasroun, 2013). La littérature révèle Richard Cantillon comme pionniers du domaine. Identifié par Brewer (1942) comme le premier a fourni une première conception de la notion de l’entrepreneuriat et le premier à élaborer la théorie de l’entrepreneur dans son ouvrage intitulé « Essai sur la nature de commerce en général ». Suivi de Jean-Baptiste Say, qui est le premier à avoir déterminé les caractéristiques de l’entrepreneur. Sans en faire le centre de son analyse, il associé l’entrepreneuriat à la combinaison optimale des facteurs de production. Enfin, Joseph Schumpeter pour qui entrepreneuriat veut dire innovation, car dans sa théorie de la destruction créatrice, il définit l’entrepreneuriat comme une pratique de changement.

C’est ainsi, au fil du temps, les études et analyses sur le champ de l’entrepreneuriat ont étaient mener par les sociologues, philosophes, anthropologues, historiens, géographes, économistes et gestionnaires en rapport avec les préoccupations de leur discipline scientifique respectives, car pour Filion (1997) l’entrepreneuriat renvoie à des logiques parfois fortes différentes et il serait illusoire de croire en un possible consensus sur une définition, une théorie ou un modèle.

Cela pourrait amener au constat qui peut engendrer les raisons de découragement, mais paradoxalement cela constitue un impressionnant stimulant, car reflet d’un domaine d’étude où les approches s’enrichissent les unes les autres pour de fin d’apport des connaissances à finalité fondamentale et pragmatique sur un phénomène complexe, à la fois une pratique, une matière d’enseignement et un domaine de recherche. Et cette complexité oblige un certain éclectisme pour la simple raison qu’une seule discipline ne saurait couvrir toutes les facettes du phénomène entrepreneurial (Verstraete, 1999). Toutefois, difficile pour être limité à une seule définition, l’entrepreneuriat est perçu comme le phénomène intégrant à la fois le processus et le résultat impulsé par l’individu dans un environnement donné (Verstraete, 2000), car, défini à l’origine par rapport au risque (Cantillon, 1755), à la combinaison optimale des facteurs de production (Say, 1826), et à l’innovation (Schumpeter, 1935). Puis, à la création d’organisations et de valeurs (Gartner, 1985 ; 1990) et plus récemment par rapport à la saisie d’opportunités (Shane, 2000). Ainsi, Matouk et Nasroun (2013) concluent en disant que l’entrepreneuriat prend plusieurs conceptions, mais la création d’entreprises constitue la manifestation la plus visible de celui-ci.

    1. Genre et entrepreneuriat

Le concept genre à pris origine avec l’apparition de l’ouvrage de l’anthropologue féministe Boserup (1970) intitulé « Woman Role in Economic Development ». L’intégration de ce concept dans la pensée et stratégie de développement a d’après D’Almeida (2007) été réalisée en trois étapes. Ce parti avec l’approche Intégration de la Femme au Développement (IFD) diffusée à l’issue de la Conférence de Pékin de 1995, suivi de celle de Femme et Développement (FED) avant d’arriver à l’approche Genre et Développement (GED). À partir des années 1990, les trois approches évoquées avaient largement convergé (Smadi, 2018), et depuis, d’autres approches émerges autour de la thématique genre et développement parmi lesquelles, on trouve celle de l’Empowerment, à partir de laquelle, Brush (1992) initie une nouvelle approche en rapport avec l’étude de l’entrepreneuriat féminin, à savoir l’approche intégrée de l’entrepreneuriat des femmes avec comme raison, le domaine de l’entrepreneuriat est également influencé par des inégalités de genre, d’autant plus que les hommes ne sont plus considérés comme une catégorie universelle définissant les créateurs d’entreprises, également les femmes (Pailot, 2003). Les premiers travaux en entrepreneuriat à avoir mobilisé l’approche genre se sont inspiré des recherches en entrepreneuriat classique, lesquelles ont cherché à conférer à l’entrepreneuriat des femmes une place distincte dans le champ de l’entrepreneuriat, engendrant ainsi le développement d’études généralement comparatives avec pour but d’extraire les similitudes et les différences en majorité entre les hommes et femmes. Aujourd’hui, l’entrepreneuriat féminin s’affirme être un sous champ du domaine de l’entrepreneuriat (Brush & Jennifer, 2013), une spécialisation singulière relevant du champ de l’entrepreneuriat ( (Filion, 1997) et fait domaine à part entière de la recherche académique sur l’entrepreneuriat (Léger-Jarniou, et al., 2015). D’après l’analyse de 81 articles sur l’entrepreneuriat féminin publié entre 1982 et 2000, Ahl (2003) conclut que les recherches empiriques sur les comportements des créatrices d’entreprises présentent généralement que les entrepreneurs des deux sexes ont plus de ressemblances que de différences en termes des compétences. Par contre, on trouve des études (Calás, et al., 2009 ;Lee-Gosselin, et al., 2010 ;Thompson, et al.,2012 ;Derera, et al., 2014 ;Sophie, et al., 2017 ;Croce, et al., 2016), qui complètent celle de Ahl (2003) en démontrant que bien qu’il y’a plus de ressemblances que de différences entre les hommes et les femmes en termes de compétences entrepreneuriales, il existe par contre des différences des réalités contextuelles vécues par chacun de deux sexes, lesquelles justifient la différence d’esprits entrepreneuriaux suite à l’accès inégalé aux opportunités et ressources nécessaires pour la réussite du processus entrepreneurial.

    1. Culture et entrepreneuriat féminin

Sur base d’une recension des écrits scientifique, trois approches dominantes guident les études sur l’entrepreneuriat féminin. Il s’agit de l’approche comportementale, l’approche managériale et l’approche culturelle dans laquelle s’inscrit la présente étude. Définie par Tylor (1871), la culture est un tout complexe qui inclut les connaissances, les croyances, les valeurs, les traditions, les coutumes, ainsi que toutes autres dispositions et habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société. Selon Shneor, et al. (2013) les recherches se rapportant à l’approche culturelle s’attardent sur la femme entrepreneure dans son groupe social par la prise en compte du contexte culturel du groupe à travers les règles qui permettent à ses membres d’avoir une identité. De ce fait, il convient donc de mettre les normes, les valeurs, les attitudes, les croyances et pratiques du milieu au cœur de la compréhension du phénomène d’émergence de la culture entrepreneuriale chez les femmes (Brush, et al., 2009) pour la simple raison que la singularité de l’entrepreneuriat féminin ne peut être appréhendée sans sa contextualisation dans l’environnement au travers les réalités socioculturelles au sein du groupe (Ezzahra, 2016), car, selon Vinet (2008) les inégalités entre les hommes et femmes observées dans la société résultent d’une construction sociale amorcée, légitimée et pérennisée au moyen de la culture.

La littérature nous signale l’existence de deux courants de pensée par rapport à la relation entre la culture et l’entrepreneuriat qualifiée de culture entrepreneuriale ou esprit entrepreneurial. Premièrement, nous avons d’une part des travaux de recherche qui soulignent l’aspect d’un esprit entrepreneurial semblable et uniforme sur toute l’étendue nationale (Hayton, et al., 2002 ; Wennberg, et al., 2013 ;Rauch, et al., 2013), et d’autre part, les travaux de (Krueger, et al., 2013 ;Hayton et Cacciotti, 2013 ;Davidsson, 2006 ;Fredin et Jogmark, 2017) qui révèle des nuances contextuelles par rapport à la région et/ou province au sein de la nation.

Selon les auteurs, le pays est l’espace géographique le plus utilisé comme étalon de mesure par la plupart des travaux abordant la question, ce qui, pour Ben (2013) rend figé la culture entrepreneuriale au sein de l’espace national délimité par des frontières géographiques alors qu’actuellement de plus en plus des travaux de recherche démontrent qu’il y’a lieu de ramener l’analyse de la culture en sciences de gestion notamment en entrepreneuriat à l’échelle provinciale et/ou territoriale autre que la nation (Kamdem, et al., 2020 ;Kamdem, 2002), car déjà prouvé que le milieu entrepreneurial constitué par l’environnement le plus proche joue le rôle de premier ordre dans le comportement de l’entrepreneur (Julien, 2005). Deuxièmement, plusieurs travaux de recherche soulignent la relation positive entre la culture et l’esprit qui guide le comportement entrepreneurial de la population autochtone (Razafindrazaka, et al., 2014).

À ce niveau la littérature présente deux groupes de travaux de recherche ou nous avons, d’une part les travaux qui soutiennent que la culture entrepreneuriale vise à dynamiser l’esprit d’entreprise à la base d’émergence de nouvelles entreprises formelles (Davidsson et Wiklund, 1997 ;Stephan et Uhlaner, 2010 ;Pinillos et Reyes, 2011). Et, d’autre part les travaux pour lesquels la culture entrepreneuriale mobilise l’esprit d’entreprendre, apanage d’activités informelles en contexte africain (Abdelhafid et Wassila, 2018 ;Roger, 2020). Selon Gning (2013) sont informelles toutes les activités qui ne sont pas enregistrées, ne payent pas d’impôts et ne respectent pas les dispositions législatives en matière d’emploi et de salaire.

Dans la première perspective, il est soutenu l’hypothèse selon laquelle l’existence d’un esprit fort ou faible d’entreprises au sein d’une population dans un contexte géographique déterminé expliquerait le taux élevé ou moins élevé de création de nouvelles entreprises, alors que dans la deuxième perspective l’esprit entrepreneurial renvoie à des situations au-delà de celles relatives à la première. Il s’agit dans ce cadre d’une mise en action de la volonté d’entreprendre et de pleins engagements dans des initiatives que l’on veut voir aboutir, ou, la diversité d’initiatives pour de fin de survie, laquelle au final apportent changement et améliore les conditions de vie.

Ainsi, l’étude menée par Mbaye et Benjamin (2015) révèle qu’en Afrique subsaharienne le développement d’activités entrepreneuriales est marqué par une forte représentativité des femmes dans le secteur informel, et une sous-représentativité de ces dernières dans celui formel, du fait des inégalités de genre dû en grande partie au poids de la culture. Ce phénomène est, selon Benjamin, et al. (2013) compris par l’interprétation des différents facteurs pris chacun de façon isolée, mais une fois mise ensemble débouche sur sa compréhension. Il s’agit selon Hofstede (1980) d’un état d’esprit qui différencie les perceptions et actions des membres d’un groupe social de ceux d’un autre sur un sujet et leurs interactions avec l’environnement.

      1. Au niveau individuel

La culture considérée comme un ensemble d’acquis (Houria, 2018), pour l’auteur il est clair que chaque milieu renferme un ou plusieurs groupes sociaux au sein desquels se développe une culture propre, laquelle se transmette par les connaissances acquises. Ceci fait référence à la théorie de l’apprentissage social de Bandura (1977) qui dit, un individu apprend et imite le modèle de comportement des gens de son environnement et cela, plus chez les personnes du même sexe que lui. Cette théorie reconnait l’interaction entre une femme et son environnement, milieu où elle observe une action se déroulée dont elle comprend ou non le sens, écoute un discours ou une leçon se donnée et trouve motivation d’adoptés le modèle et de le reproduire. Ainsi, nous avons :

  • Acquis du milieu

Les acquis du milieu relèvent des réalités culturelles et sociales de l’environnement. Ils sont considérés comme les compléments contextuels des acquis du système de scolarité à la seule différence, ils sont générateurs des connaissances tacites et non codifiées (Kamdem & Ikellé, 2011), ou apprentissages que tire un individu du milieu social auquel il appartient (Lin, 1999). Ce constant fait référence au phénomène dit de reproduction socioprofessionnelle mis en exergues par des travaux de recherches traitant de la question de l’influence de l’environnement sur le choix d’un individu pour une profession. Plusieurs études ont démontré que le fait d’exercer une activité entrepreneuriale par les parents influence significativement la décision des enfants de travailler à leur compte (Krueger, 1990 ;Scherer, et al., 1991 ;Davidsson, 1995 ;Jonas et Delmar, 2009). Cette influence est liée à la nature de l’activité, au secteur d’activité et au genre, car un individu sera davantage influencé dans ses aspirations, choix et décisions par quelqu’un du même sexe que lui (Fiske, et al., 1998), car plus les similarités entre le modèle et celui qui l’observe sont grandes, plus les succès et les échecs du modèle seront convaincants (Lippe & Dijk, 2002). Assertion confirmée par Shapero et Sokol (1982) selon laquelle qu’il existe un lien fort entre l’émergence ou non des créateurs d’entreprises et la présence ou l’absence de modèles dans l’environnement.

  • Acquis du système scolaire

La question de la formation des femmes et leur dynamisme entrepreneurial à fait objet des plusieurs recherches. Les études ont prouvé que l’enseignement seul ne peut certes expliquer les propensions à entreprendre des hommes et/ou des femmes, vu qu’il a été démontré qu’à la fin des études supérieures les femmes et les hommes diplômés possèdent un bagage des connaissances similaires (Birley, et al., 1995). Mais, selon Verstraete (2000) l’influence de la scolarité sur la culture entrepreneuriale ne pas sans aucune importance, car pour Stuetzer, et al. (2017) des enseignements sur l’entrepreneuriat pendant le parcours scolaire et universitaire pour les apprenants des disciplines commerciales autant qu’à ceux des disciplines scientifiques et littéraires est d’une importance capitale, a la seule différence, les jeunes filles et les femmes restent moins susceptibles de s’orienter vers des études d’ingénierie et de gestion lesquelles dotent aux apprenants les connaissances requises pour la réussite du processus entrepreneurial, et, éveillent l’esprit entrepreneurial tourné vers la création d’entreprises (Lee & Rogoff, 1997). Pareil pour le niveau de scolarité, une fois supérieure pourrait théoriquement offrir davantage de compétences pouvant être mises à profit dans le processus entrepreneurial (Lee-Gosselin, et al., 2010).

      1. Au niveau sociétal

Le contexte est une dimension importante pour comprendre quand, comment et pourquoi tel esprit entrepreneurial émerge ou n’émerge pas et qui est impliqué dans le phénomène. En prenant en compte l’aspect genre, la littérature révèle que les réalités contextuelles ont une influence non négligeable sur le dynamisme entrepreneurial des femmes (Sophie, et al., 2017), phénomène appréhendé mieux à travers la théorie du désavantage social de Helly et Le-Doyen (1994), théorie situationnelle sur l’entrepreneuriat des groupés minoritaires et/ou discriminés selon laquelle, la situation de désavantage vécu par la femme résulte de son rôle social par rapport à son sexe, lequel rôle limite son accès au secteur formel suite aux contraintes culturelles et restrictions sociales. Selon la théorie, la faible fluidité des femmes dans le formel relègue ces dernières dans l’informalité au sein de laquelle elles mutualisent ses ressources et créent des pôles de survie. Parmi les facteurs culturels dominants la littérature identifie les valeurs et croyances, les normes et les traditions, aussi les attitudes sexistes, lesquelles justifient l’accès facile ou moins facile aux opportunités et aux ressources (Al-Dajani & Marlow, 2013).

  • Valeurs et croyances ethniques

La culture congolaise veut que les valeurs et croyances coutumières et tribales se maintiennes et se perpétues de génération en génération (Kitenge-Ya, 1980). À l’instar de toutes les femmes congolaises, la femme Lushoise est appelée à les respecter parce que considérée dans la société comme donneuse de la vie par la reproduction biologique et culturelle du groupe (Buakasa, 1996). Actuellement, bien que devant une réalité contextuelle de modernité, les valeurs et les croyances ethniques jouent en défaveur de l’entrepreneuriat des femmes suite à des convictions telles, le travail autonome des femmes bien qu’éprouvant et important par son intensité, doit être appréhendé dans le cadre des valeurs culturelles qui fondent la société en le considérant comme domestique (activité primordiale des femmes) pour la simple raison qu’il ne peut accorder un quelconque statut à ces dernières (Rosalie, 2008). Pour l’auteur, accorder de l’importance à la profession libérale de la femme entrainerait la diminution de son engagement au sein du foyer par rapport à son rôle traditionnel, entrainerait l’affaiblissement de l’autorité du mari au sein du foyer, sans oublier les problèmes souvent relevés en cas de voyage occasionné par une mission d’affaire (Diakité, 2004). Il s’agit ici des valeurs et croyances nées des préjugés selon lesquels, la femme qui exerce une profession des affaires est une femme légère ou peu soumise (Bolie, 1996).

  • Normes sociales et traditionnelles

Les normes sociales et les traditions rendues presque structurelles dans la majorité des sociétés africaines face à la modernité écrasent et contrôles la femme parce que butée à certaines restrictions (Buakasa, 1996), vu qu’elle est considérée comme être faible, moins compétent, semeur de troubles et obstacle à l’évolution des affaires économiques si elle prenait place à bord (Houeto, et al., 1975). Ainsi, pendant la période coloniale, il s’est développé au sein de la société Lushoises une mentalité amorcée et rendue pérenne, selon laquelle l’homme est chargé de la production économique et la femme de la reproduction biologique (Arthur, 2002) d’autant plus que, selon Eagly, et al., (1995) les hommes et les femmes s’engagent dans les activités qui correspondent à leurs rôles sociaux définit par le système culture, lesquels rôles pour Rosalie (2008) freinent l’esprit entrepreneurial chez la femme, assertion illustrée par le vécu de la femme Lulua du Katanga qui, jadis ne pouvait effectuer une professionnelle libérale parce que tenue au respect de son rôle social sous menaces de réprimandes (Kalanda, 1990), confirmer aussi par Diakité (2004) dans le contexte guinéen, ou suite aux normes socioculturelles les femmes de l’ethnie soussou sont moins entreprenantes que celles de l’ethnie peule.

  • Attitudes sexistes discriminatoires à l’égard des femmes

L’environnement proche qualifié plus largement d’entourage est considéré comme un facteur important, et cette importance tient au fait que nos actions sont déterminées par le contexte du milieu auquel nous appartenons, d’autant plus qu’il fournit le soutien émotionnel, la persuasion, l’encouragement et les idées qui feront qu’un individu se lance ou non dans les affaires et qu’il réussit (Lye, 1996). Mais, l’inconscient collectif voit en la femme une épouse et une mère plutôt qu’une entrepreneure et travailleuse du fait qu’il est transmis à la jeune fille tout au long de son processus de socialisation l’idée selon laquelle son statut dépend plus de son état matrimonial et de sa fécondité que de son activité professionnelle (Schein, 2017). Pour l’auteur, l’assignation des femmes comme épouses et mères conformément à la plupart des systèmes culturels au sein des groupes sociaux parait être le déterminant de développement d’attitudes discriminatoires à l’égard des femmes lesquelles alimentent des stéréotypes tenaces par rapport à leurs vécues, ambitions professionnelles et esprit entrepreneurial. De ce fait, les attitudes, loin d’être neutres, apparait sexuées, car, les règles dominantes qui règnent dans la société sont généralement calquées sur des modèles de production sociale masculins (Laufer, 2005), règles qui constitues les barrières et obstacles face auxquels les femmes se heurtent, justifiant leur faible dynamisme dans le monde des affaires et pourquoi elles adoptent tel ou tel autre esprit entrepreneurial (Bell, 2005).

  1. Méthodologie de la recherche

Pour la présente recherche, nous avons opté pour une démarche qualitative inscrite dans la perspective exploratoire, laquelle met l’accent sur la compréhension du pourquoi des actions des individus dans leur temporalité et particularité contextuelle singulière. Démarche particulièrement recommandée en sciences de gestion vu qu’elle fournit des données de contenu visant la profondeur analytique d’un phénomène méconnu ou contexte particulier.

  • Choix du cadre d’étude

La ville de Lubumbashi à attirer notre attention vu qu’elle est la capitale économique du pays, les différentes phases de l’évolution de son histoire économique et celles de la participation des femmes aux activités économiques, également la carence en écrits scientifiques sur le sujet.

  • Unité d’analyse et taille de l’échantillon

L’unité d’analyse pour cette étude est principalement la femme entrepreneure Lushoise. Vu qu’il nous a été quasi impossible d’atteindre toutes les femmes entrepreneures autochtones, nous avons ciblé celles affiliées à la FEPACO pour de raison de représentativité par rapport aux secteurs et branches d’activité, et, aux rangs sociaux et quartiers qui compose la ville de Lubumbashi. 13 femmes entrepreneures ont étaient interviewées au regard du principe de saturation de Miles et Huberman (2003), principe qui dit que la taille adéquate d’un échantillon qualitatif est celle qui permet d’atteindre la saturation théorique (Pascal & Annie, 2017).

  • Collecte et traitement des données

La démarche à consister à partir du logiciel Iramuteq, à comprendre le sens par l’interprétation de contenue des données qualitatives recueillies auprès des femmes entrepreneures autochtones dans leur contexte de vie à partir des entrevues semi-directives qui ont duré chacune en moyen 55 minutes au moyen d’un guide d’entretien conçu à partir d’un cadrage théorique. Ensuite, les entrevues enregistrées ont étés retranscrits fidèlement, et importées dans le logiciel Iramuteq consacré à l’analyse de données qualitatives textuelles. Cette démarche nous a permis de produire le sens des mots à la base de la compréhension du phénomène en ressortant les classes de segments de textes significatifs et leurs contenus, lesquelles révèlent les thèmes qui ont étés rapprochés aux réalités Lushoises afin de situer les perceptions et actions des unités d’analyse dans son contexte.

  1. Principaux résultats
    1. Résultats du Logiciel

À ce niveau, une analyse thématique sur un corpus de données qualitatives a été effectuée à l’aide du logiciel Uramuteq. L’intérêt de la démarche vise une compréhension approfondie des perceptions et des actions des femmes entrepreneures en contexte lushois.

      1. Classes de segments de textes à partir du Tableau lexical entier (Reinert, 1983)

Source : résultats logiciel Iramuteq

le dendrogramme ci-dessus répertorie les classes de segments de texte sous forme de mots associés et hiérarchisés dont l’analyse interprétative révèle 7 classes ou thèmes.

  • Thème 1 : Attitude des hommes envers les femmes
  • Thème 2 : Système d’éducation des femmes
  • Thème 3 : Modèle entrepreneurial féminin du milieu
  • Thème 4 : Vie professionnelle et vie familiale
  • Thème 5 : Normes socio-ethniques
  • Thème 6 : Valeurs et croyances tribales, coutumières et religieuses
  • Thème 7 : Filières et niveau d’étude

Les résultats de l’analyse lexicométrique permettent de visualiser les regroupements des thèmes (classes) associés. Le premier groupe répertorié les thèmes 2,3 et 7, lesquels sont opposés aux groupes des thèmes 1 et 6, et, 4 et 5. Cela signifie que le système d’éducation des femmes determine les filières et niveaux d’étude et définit le modèle entrepreneurial féminin du milieu. Alors que les valeurs et les croyances tribales, coutumières et religieuses influencent les attitudes des hommes envers les femmes, et, les normes socio-ethniques rendent difficile pour les femmes la conciliation de leur vie professionnelle et familiale.

      1. Plan factoriel (1-2) issu d’AFC représentant les formes actives

Source : résultats logiciel Iramuteq

La projection des mots sous forme de points dans les quatre cadrants du graphe ci-dessus montre l’opposition des thèmes selon l’influence exercée. La partie droite de l’axe des abscisses comprend les thèmes 2,3 et 7 qui favorisent l’émergence de l’esprit entrepreneuriat, lesquels sont opposés aux groupes des thèmes 1 et 6, et, 4 et 5 sur le côté gauche du même axe, qui freinent l’émergence de l’esprit entrepreneurial chez les femmes Lushoises.

Le deuxième niveau d’interprétation est que le système d’éducation et le modèle entrepreneurial féminin du milieu situé dans le cadrant droit de la partie haute de l’axe des ordonnés favorise l’émergence de l’esprit d’entreprendre chez les femmes alors que les filières et niveaux d’études dans le cadrant de la partie inférieure du même axe favorisent l’apparition de l’esprit d’entreprise. Et d’autre part, les valeurs et croyances tribales, coutumières et religieuses, et les attitudes des hommes envers les femmes repérées dans le cadrant de la partie inférieure de l’axe des abscisses entravent l’émergence de l’esprit d’entreprise chez les femmes en plus du freinage de l’émergence de l’esprit d’entreprendre par les normes socio-ethniques et la difficulté à concilier travail et famille dans la partie haute du même axe.

    1. Analyse des résultats

L’interprétation des résultats fournissent dans un premier temps les informations sur la description du profil des unités d’analyse et, en second lieu les analyses de différentes entrevues sur l’impact du poids de la culture sur la manière dont émerge l’esprit entrepreneurial pour les femmes de la ville de Lubumbashi.

      1. Profil des unités d’analyse

Nos interviewées sont en majorité d’un âge relativement jeune, soit 71% ont en moyenne 33 ans. 47 % entre eux sont mariées et mères des enfants, et enfin, 73 % ont un niveau de scolarité limité au niveau du secondaire.

      1. Analyses des interviews
  • Attitude des hommes envers les femmes

Les résultats démontrent que les attitudes sexistes des hommes à l’égard des femmes émanent de la conception selon laquelle la femme qui exerce une profession des affaires est une femme légère ou peu soumise conformément à la plupart des valeurs et croyances tribales, coutumières et religieuses véhiculées à Lubumbashi.

« L’homme lushois est égoïste, il croit que la femme est inférieure à lui et lui est au-dessus d’elle, car pour la majorité d’entre eux, la femme est avant tout une ménagère, elle doit assurer la pérennité de la famille en donnant les enfants à son mari et en prenant soin de son foyer ». (Noella)

  • Système d’éducation des femmes

Au regard des résultats obtenus, le style de scolarisation des femmes relève précisément de la responsabilité des structures d’enseignement primaire, secondaire et universitaire, lesquelles favorisent l’émergence de l’esprit d’entreprendre en contexte Lushois, car, il est prouvé qu’à la fin du parcours scolaire les femmes et les hommes diplômés possèdent un bagage des connaissances similaires en contexte entrepreneurial (Birley, et al., 1995), contrairement aux structures d’enseignement coloniales qui portaient la marque de la discrimination sexuelle (Winsome, 1993).

« Les enseignements reçus de l’école font naitre en nous l’épris entrepreneurial, car c’est le cours d’initiation à l’entrepreneuriat reçu en troisième graduat qui avait éveil en moi l’intention d’entreprendre et qui m’a motivé à rechercher le statut d’entrepreneure » (Gradie)

  • Modèle entrepreneurial féminin du milieu

Les résultats démontrent l’existant d’un lien fort entre l’émergence d’entrepreneurs et la présence de modèles dans l’environnement. À Lubumbashi les rôles-modèles entrepreneurial féminin émanent plus de l’informel, car marqué par une forte représentativité des femmes dans le secteur qui constitue la pierre angulaire de l’économie dont son importance nait de l’influence des cultures sur les comportements des entrepreneurs et sur leur perception de la vie des affaires (Abaté, 2018).

« C’est fut ma tante qui m’a inspiré dans le choix du métier d’entrepreneur. C’est elle qui m’a élevé depuis mes 5 ans. Elle est la première à faire naitre en moi l’esprit entrepreneurial. Elle avait commencé avec la vente des vêtements prêt à portée pour femmes et enfants au marché de la Kenya jusqu’à ce qu’elle arrive étendre ses activités au marché M’Zée ». (Pascallina)

  • Difficulté a concilié travail et famille

Certaines femmes Lushoises réussissent en entrepreneuriat de fait d’avoir renoncées à leur rôle de simple ménager en faisant preuve d’aptitudes requises et de grande confiance en soi, gymnastique difficile pour d’autre au regard des normes sociales et culturelles à Lubumbashi qui semble ne pas conférer aux femmes le droit d’avoir à la fois une carrière professionnelle, une vie de couple et des enfants.

« Dans mon parcours j’ai rencontré beaucoup des difficultés entant que femme entrepreneure, car concilier les exigences familiales et professionnelles s’avère être la chose la plus difficile qui soit. Entant qu’épouse et mère la société nous soumet à certaines restrictions telles les tâches ménagères considérées comme le premier travail des femmes, et qu’il faut d’abord et avant tout s’occuper de son mari et de ses enfants avant de s’occuper de son emploi ». (Denise)

  • Normes socio-ethniques

Depuis la période coloniale, il s’est développé à Lubumbashi une mentalité amorcée et rendue pérenne ou les hommes et les femmes sont sensés chacun au regard de la culture s’engageait dans les activités qui correspondent à leurs rôles sociaux, soit les hommes ses charges de la production économique et les femmes de la reproduction biologique (Arthur, 2002).

« La famille de mon mari en particulier veut voir la femme à la cuisine, à la maternité et dépendre totalement de son mari, car, je vécus cela aussi avec mon père qui, chaque fois qu’il rentre le soir à la maison disait à ma mère, Mwabana donne-moi à manger, car ton rôle est de prendre soin de moi et des enfants que tu me fais et le mien est celui d’aller travailler et apporter l’argent ». (Déborah)

  • Valeurs et croyances tribales, coutumières et religieuses

Au regard des résultats le travail autonome de femmes est perçu comme une potentielle source de problèmes pour le foyer Lushois, surtout si la femme émerge dans son business, car l’astuce c’est que la profession libérale de la femme diminue son engagement dans le foyer, affaiblis l’autorité du mari. Assertion confirmée par Zahra (2008) que les valeurs culturelles et croyances religieuses impactent fortement l’esprit entrepreneurial des femmes.

« Dans mon entourage il règne de croyances telles, la femme qui s’exprime librement est d’une mauvaise éducation, celle qui est ambitieuse est dangereuse et celle qui est professionnelle n’est pas digne de mariages ». (Edoxie)

  • Filière et niveau d’études

Pour Kamdem et Ikellé (2011) l’éveil de l’esprit d’entreprise serait en contexte africain le fait des personnes ayant un niveau de scolarité élevé contrairement à la réalité européenne où les femmes créatrices d’entreprises auraient un niveau de scolarité moins élevé (Botha, et al., 2007). Pareil pour les filières d’étude, car il est prouvé que les études techniques, d’ingénieurs et de gestion éveil l’esprit d’entreprise et dotent aux apprenants les compétences requises dans le processus entrepreneurial.

Alors que notre idée de départ été la culture qui impactait négativement l’émergence de l’esprit d’entreprise chez les femmes Lushoises au regard de leur très faible représentativité dans la création d’entreprise, les résultats montrent qu’elle favorise non seulement l’émergence de l’esprit d’entreprendre dans l’informel également celui d’entreprise à travers les filières et niveau d’études. En contexte Lushois c’est les femmes les plus instruites qui créent les entreprises, or elles ne représentent que 27% de la population féminine active, résultats qui corroborent à celui de l’étude menée par Lee-Gosselin, et al., (2010) selon lesquels au Canada les femmes créatrices d’entreprises auraient un niveau de scolarité plus élevé, car la scolarité comme l’une des composantes du capital humain, une fois supérieure, pourrait théoriquement offrir les compétences nécessaires dans le processus d’émergence de l’esprit d’entreprise.

« Moi je fais les études d’architecture, avec ces bagages des connaissances reçues et titre de femme ingénieure architecte je me suis rendu compte que je serais mieux employé en créant mon propre cabinet et entreprise de construction que me faire embaucher chez Tenke Fungurume ». (Mirland)

  1. Conclusion

Cette communication visait à explorer la nature de l’influence de la culture sur l’émergence de l’esprit d’entreprise chez les femmes autochtones. Nous sommes partis de la question de savoir comment la culture impact-elle l’émergence de l’esprit entrepreneurial parmi les femmes en différenciant du cadre théorique l’esprit d’entreprise qui relève de la dimension formelle de l’entrepreneuriat de celui d’entreprendre exclusivement dans le secteur informel. Après analyse, peut-on à présent conclure que grâce à cette étude nous avons pu explorer toutes les facettes de la relation entre la culture et l’esprit entrepreneurial des femmes à Lubumbashi ?

Toutefois, les femmes nous ont révélé les réalités inerrantes de leurs expériences qui, compte tenu des actions qu’elles mènent, nous poussent à rapprocher leur position de celle des femmes d’Afrique subsaharienne en général, lesquelles sont plus dans l’entrepreneuriat informel (Mbaye & Benjamin, 2015) et très faiblement représenté sur la scène où les enjeux liés à la création, au redressement et au développement des entreprises sont considérés comme du ressort des hommes.

Certes la culture entrave l’émergence de l’esprit d’entreprise parmi les femmes, mais les résultats montrent qu’elle favorise également l’émergence de l’esprit d’entreprendre en raison de modèle entrepreneurial féminin répandu à Lubumbashi.

Alors, peut-on qualifier ce modèle d’entrepreneuriat féminin d’inapproprié sur le plan des objectifs de développement ? Certaines études recommandent de passer de l’informel au formel en supposant que l’engagement dans l’informel a des implications de croissance et d’accès aux ressources différentes (GEM, 2015). D’autres soutiennent toutefois que la voie du développement de la plupart des économies des pays d’Afrique subsaharienne passe par des activités informelles, lesquelles la légalisation risquerait de faire disparaitre vu le cout d’accès et de son maintien (Hernandez, 1997). Donc, la vraie question est : comment initier un modèle entrepreneurial féminin qui prenne en compte la souplesse de l’informalité et les garanties de la légalité, construit à partir d’un processus d’apprentissage de nouvelles valeurs, croyances et normes transmisses par voie du système éducatif pour faire des apprenantes des entrepreneures performantes ?

Quels sont les facteurs culturels susceptibles d’interférer avec le comportement des femmes entrepreneures dans le processus de construction dudit modèle ?

Ces questions ouvrent de nouvelles pistes de recherches à la communauté scientifique centrée sur l’étude des questions relatives à l’entrepreneuriat afin d’enrichissement des connaissances sur le sujet demeurant aujourd’hui peut explorer.

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Culture et Entrepreneuriat féminin à Lubumbashi : Étude exploratoire

* Corresponding author at: Doctorant en Sciences de Gestion, Université de Lubumbashi

E-mail addresses: treso3.mupeta@gmail.com (Trésor MUPETA MUTWILA)

Received 30 May 2022; Accepted 5 June 2022

Available online 5 June 2022

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