INSERTION PROFESSIONNELLE DES FEMMES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : ETAT DES LIEUX A LUBUMBASHI
Par ILUNGA KALOMBO FIFI
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INSERTION PROFESSIONNELLE DES FEMMES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : ETAT DES LIEUX A LUBUMBASHI
Par ILUNGA KALOMBO FIFI
Face à la conjoncture actuelle du marché du travail, l’insertion professionnelle des femmes est devenue une problématique centrale, tant sur le plan national que sur le plan local. Ainsi, la question de l’insertionnalisation et de l’autonomisation s’impose dès lors qu’on s’intéresse au devenir professionnel des femmes.[1]
Dans une étude menée à Kinshasa par NYNON BETASEMI explique que : le travail donne l’identité à l’homme, contribue à son statut social, et dans une autre mesure et à sa dignité. Non seulement ce dernier apparaît comme le moyen privilégié d’avoir accès aux biens et services disponibles dans la vie.[2] A ce propos, il y a lieu d’insister sur les propos du Ministre congolais de l’emploi- genre et famille, son excellence madame LUKIANA MUFWANKOLO, qui se prononçait sur l’autonomisation économique de la femme et la lutte contre la pauvreté, déclarait: seuls 2 à 4% des femmes actives peuvent trouver un emploi dans le secteur structuré, alors que le reste se débrouille dans les activités précaire.[3]
Dans le même ordre, le ministère de la sante publique rapporte : Actuellement que la RDC connaît une pauvreté de masse avec de grandes disparités du niveau de revenu entre les milieux urbain et rural. Les emplois du secteur formel ne représentent que 11,5 % de l’ensemble des emplois national et les femmes ne représentent environs plus ou moins trois pourcent (3 %). Du fait de la forte dépendance de l’informel, la population est confrontée à un phénomène de précarité qui accentue la pauvreté, la misère et l’iniquité dans l’accès et l’utilisation de services sociaux de base.[4]
Une autre source officielle signale (hebdomadaire Congo investissement) le taux de chômage en RDC est estimé à 84% de la population. Les femmes sont plus représentées dans le circuit informel.[5]
Les seules activités productives auxquelles elles sont confrontées, sont toujours des activités qui concernent les travaux domestiques[6] et/ou soit se retrouvent de façon disproportionnée dans les travaux qui ne sont pas réglementés par les lois du pays. Ces emplois, que l’on appelle « informels », manquent de personnes-ressources stables, d’avantages sociaux et de protections sociales.[7]
Bien que la participation des femmes à l’économie informelle ne soit aucunement uniforme, ces femmes sont généralement mal payées et non protégées par la législation du travail ou par les normes sociales, puisque ces emplois existent en dehors de la réglementation du gouvernement national[8]. De ce fait, faisant un regard croisé sur ce qui se passe ailleurs et particulièrement à Lubumbashi, l’insertion professionnelle de femme est un domaine dans lequel il existe encore des inégalités.
Son passage de l’université à l’emploi s’effectuait, pour la grande majorité des jeunes, sans problème particulier, de manière quasi instantanée. Soit-elle étaient absorbée dans la fonction publique ou soit absorbée par les entreprises étatique ou para étatique. Cette situation de “passage” préprogrammé de l’insertion professionnelle a presque disparu vers les années 90[9], avec l’avènement de pillage et de trouble politique qui s’en est suivi, les entreprises étant en difficulté, il y a eu baisse ou manque de production et d’investisseurs.
Dans le même sens, l’étude de NZUZI BANGALA, notait l’instabilité politique qu’a connue la RDC, les pillages des années 1991 et 1993 ainsi que les conflits armés de 1998 à 2002 ont affecté négativement le marché de l’emploi.[10] La crise financière de 2008 quant à elle, a aussi conduit à la fermeture des entreprises et à la compression des effectifs dans certaines entreprises en RDC en général et dans la province du Katanga en particulier). Cette situation a eu comme conséquences la perte d’emploi de plusieurs milliers des travailleurs katangais et par la suite la dégradation des conditions de vie de leurs ménages[11].
Outre, la rareté de l’emploi, le taux de chômage élevé, certaines y trouvent un mari et s’insèrent dans la vie matrimoniale, et/ou d’autres se battent pour une “construction sociale”, appelée “transition vers le marché du travail formel”, ou “accès à l’emploi formel’ dénomme “insertion professionnelle”. Sur un terrain masculinisé, stéréotypé et plein de préjugés socioculturels.[12]
Cependant, le monde traverse une période très particulière de transition, voire de rupture à tous niveaux ; avec un phénomène viral a l’autonomisation économique de la femme lié à l’internationalisation, de ce fait, pour ne pas rester en marge de l’évolution et de développement, la RD Congo, a besoin de faire pleinement usage des compétences et des talents de tous ses citoyens dont les femmes afin d’assurer une croissance plus inclusive et plus équilibrée, pour consolider sa croissance et d’accéder à l’émergence.[13]
Le pays doit faire participer toutes ses forces vives et libérer l’intelligence collective de tous ses citoyens, en particulier de ses filles et femmes, qui constituent un immense potentiel de talents et une source de croissance économique, un potentiel incontournable pour créer le nouveau modèle de leadership politique, économiques, sociales et d’entreprise. C’est ainsi, la participation de tous les citoyens sans exclusion à l’œuvre du développement de la société est un principe d’équité, une exigence en matière de droit fondamental, indispensable au développement de l’individu, de la société et nécessaire au bien-être.[14]
Mais, le paysage politique, scientifique et socioéconomique, de la République Démocratique Congo, révèle que les femmes en générale et les diplômées universitaire en particuliers, comparées aux hommes, sont sous-représentées et moins insérées dans la vie professionnelle. Or, les théories en matière de la population, renseignent que les femmes représentent plus de 52% de la population mondiale en générale et le Congo ne fait pas exception.[15]
Au regard de toutes ces observations sur leur supériorité numérique, on s’attendrait que le taux des filles et des femmes soient supérieurs à celui des hommes dans tout le domaine. Car elles constituent près de la moitié de la population active au monde.
Dans le cas de la présente réflexion, il s’observe une inégalité numérique en défaveur des femmes dans la vie professionnelle.
Le principal problème de l’insertion professionnelle est le taux faible des femmes (lettrées et illettrées), et la situation de « non emploi chronique » dans laquelle elles se trouvent. Or la ville de Lubumbashi, la deuxième ville de la République Démocratique du Congo, chef-lieu de la province du Haut Katanga, une ville minière potentiellement riche, siège de beaucoup d’institutions tant privée que publique. Le taux d’insertion des femmes dans la vie professionnelle en générale est 36,4% dont 9% des diplômées universitaire dans l’administration et entreprises publiques et privées.
Pour ne pas rester dans la spéculation, une étude de terrain s’est avérée indispensable.
D’une manière particulière, les femmes ayant fait les études supérieures et universitaires représente 9% pendant les cinq dernières années[16] et d’une manière détaillée, la situation se présente comme suit (pour un échantillon raisonné de six établissements d’enseignement supérieur et universitaire dans la ville de Lubumbashi) :
- Université de Lubumbashi (UNILU), les femmes représentent un taux de 26% des diplômés contre 74% d’hommes.
- Institut Supérieur de Commerce de Lubumbashi (ISC), les femmes représentent un taux de 41% contre 59% d’hommes.
- Institut Supérieur Pédagogique de Lubumbashi (I.S.P), les femmes représentent un taux de 20% des diplômés contre 80% d’hommes.
- Institut Supérieur d’Études Sociales (I.S.E.S), les femmes représentent un taux de 38% des diplômés contre 62% d’hommes.
- Institut Supérieur des Techniques Médicales (I.S.T.M) les femmes représentent un taux de 54% des diplômés contre 46% d’hommes.
- École Supérieure d’Informatique Salama (I.S.I.S/ SALAMA), les femmes représentent un taux de 43% des diplômés contre 57% d’hommes.
- Université Protestante de Lubumbashi (U.P.L), les femmes représentent un taux de 34% des diplômés contre 66% d’hommes.
Vu ceux qui précédent, on s’attend à ce que ce taux moyen de 36,4% des femmes diplômées d’universités se retrouve dans la vie professionnelle. Or en réalité, il n’est pas le cas ; les femmes sont sous insérées professionnellement, elles ne représentent que 9,1%.
À titre exemplatif, dans la fonction publique, les femmes en général représentent un taux de 22% et les femmes diplômées d’universités[17] représentent 13,8%.
Dans les entreprises privées et paraétatiques, les femmes en général représentent un taux de 34% et femmes diplômées universités représentent 8,8%.
Tableau 1. Insertion professionnelle des femmes diplômées universitaires
Source : nous même à partir de l’exploration sur terrain
D’une manière globale, pendant cinq dernières années (2015-2019), Ce constat de l’infériorité numérique, une disparité qui nous a motivés à chercher les facteurs qui expliquent ce faible taux l’insertion professionnelle dans la ville de Lubumbashi. 1 femme diplômée d’université sur 10 travaille avec un emploi rémunéré. Tout en observant ceci, c’est ainsi que nous nous sommes posés.
2. QUESTION DE DEPART
- Qu’est ce qui explique le faible taux d’insertion des femmes en général et diplômées d’universités dans la vie professionnelle à Lubumbashi ?
3.REVUE DE LA LITTERATURE
La revue de littérature va nous permettre de vérifier d’abord les résultats des recherches antérieures sur le thème. Nous citons ci-dessous de façon non limitative certains auteurs qui ont abordé cette thématique. Nous pouvons en premier lieu relever les travaux, effectués au niveau mondial, africain et national sur la situation des femmes en général et femmes diplômées d’universités en particulier, en analysant les données statistiques qui révèlent des écarts entre les hommes et les femmes en termes d’accès l’emploi ou d’insertion professionnelle.
Cette étude d’insertion étant transversale, a été abordée sous différentes approches. Nous épinglons quelques études récentes sur cette question.
3.1. Tableau n2
Source : notre conception sur base de nos recherches documentaires
3.2. Les concepts connexes
Source : notre documentation
Apres avoir analysé les concepts connexe, il est légitime d’explicité ce qu’on entend de l’expression “insertion professionnelle”.
4.PARTICULARITES DE CETTE ETUDE
En dehors de ces 3 facteurs traditionnels (socioculturel, démographie et économique) il semble qu’il existe d’autres facteurs aussi des leviers internes qu’on aborde rarement, sur lesquels nous pouvons avoir une prise plus directe dont les propres croyances limitantes de la part des femmes, qui si elles étaient levées, pourraient libérer une énergie immense. On laisse souvent de côté ce facteur dans les études sur l’insertion professionnelle des femmes, car il s’agit là d’aller contacter cette intériorité, de dépasser les peurs.
De manière consciente ou inconsciente, les femmes intériorisent bon nombre de croyances militantes, provenant de leurs peurs : peur de prendre le pouvoir (perçu encore pour beaucoup comme tabou et connoté négativement), de se conformer à un modèle trop « masculin » du pouvoir, d’assumer leur posture de leader, de ne pas être une bonne mère, une épouse à la hauteur. Intervient aussi la crainte de trop « s’exposer », de passer pour une ambitieuse et potentiellement de prendre des coups.
Or, pour progresser dans ces espaces de pouvoir, la « visibilité » est indispensable ; travailler sur ces postures est donc un prérequis. Aussi, paralysées par le complexe de l’imposteur, nombreuses sont les femmes qui s’autocensurent et se coupent ainsi d’une contribution qu’elles pourraient apporter et qui les nourrirait en retour.
5. QUESTION DE RECHERCHE
Ainsi, dans cette étude la question de recherche est la suivante :
Quels sont les déterminants de l’insertion des femmes diplômées d’universités dans le milieu professionnel de Lubumbashi ?
6. HYPOTHESES
L’insertion professionnelle des femmes à Lubumbashi est expliquée par les caractéristiques individuelles et familiales telles que la spécialité de formation de la femme, le statut des parents, l’apprentissage de l’outil informatique et la maitrise de la langue anglaise qui est la langue étrangère.
6.1. MODELE THEORIQUE EXPLICATIF
6.2. L’opérationnalisation des variables se fait de la manière suivante :
7. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
La présente recherche s’intéresse à l’insertion des femmes en générale et des diplômées d’universités dans la ville de Lubumbashi ; pour atteindre cet objectif, cette étude qui est exploratoire et explicative privilégie une démarche de type quali-quantitatif à travers le travail de terrain(d’enquête).
Cette démarche nous conduit à présenter les résultats relatifs à cette étude d’insertion professionnelle des femmes.
4.2. ANALYSE DES VARIANCES
ANOVA[18] modèle 1
XLSTAT 2019.4.1.63305 – ANOVA – Début : 22/12/2019 à 10:41:44 / Fin : 22/12/2019 à 10:41:46 / Microsoft Excel 16.04266 | |||||||
Y / Variables dépendantes : Classeur = B données ENQFifi2.xlsx / Feuille = BRUTE / Plage = BRUTE!$E:$E / 384 lignes et 1 colonne | |||||||
X / Qualitatives : Classeur = B données ENQFifi2.xlsx / Feuille = BRUTE / Plage = BRUTE!$K:$P / 384 lignes et 6 colonnes | |||||||
Contraintes : an=0 | |||||||
Intervalle de confiance (%) : 95 | |||||||
SFE5 | 9 | 9 | 2,344 |
Avec un R2 ajusté de 57% dans le modèle 1, il existe un lien positif entre la variable dépendante insertion professionnelle et les six variables indépendantes la filière technique, la filière spécifique, le statut de parent, l’informatique, l’anglais et le stage professionnelle.
Avec le test de Fisher de 4.034, au seuil de confiance de 95% et marge d’erreur de 5% le modèle 1 est significatif globalement.
Équation du modèle 1 (INSERT.PROF) : | ||||||||||||
INSERT.PROF = 1,175+0,172*FILIERE SPEC-FSA1+0,141*FILIERE SPEC-FSA2+9,633*FILIERE SPEC-FSA3+1,620*FILIERE SPEC-FSA4+0,264*FILIERE TECH-FTA1+0,294*FILIERE TECH-FTA2+0,168*FILIERE TECH-FTA3+0,234*FILIERE TECH-FTA4+9,669*STATUT PARENT-SPE1+0,331*STATUT PARENT-SPE2+9,293*STATUT PARENT-SPE3+0,122*STATUT PARENT-SPE4+0,235*INFO-MIE1+0,2068*INFO-MIE2-4,701*INFO-MIE3-1,023*INFO-MIE4+1,472*ANGLAIS-MAE1+1,807*ANGLAIS-MAE2-0,224*ANGLAIS-MAE3-4,225*ANGLAIS-MAE4+0,352*STAGE.PROF-SFE1+0,329*STAGE.PROF-SFE2+0,367*STAGE.PROF-SFE3+0,3345*STAGE.PROF-SFE4 |
À la lecture de ces résultats on constate que le modèle 1 est statistiquement significatif (signification de F est égale à 4.034) et les variables indépendantes intégrées dans ce modèle expliquent 57 % de la variance de l’insertion professionnelle des femmes diplômées universitaires.
Aussi, on remarque que la filière technique, la filière spécifique, le statut de parent, l’anglais et le stage professionnelle sont positivement et significativement liées à l’insertion professionnelle (le t de student est supérieur à 2 et sa signification est relativement nulle), alors que la variable connaissance de l’informatique n’explique pas l’insertion professionnelle car elle affiche un t de student non significatif et inférieur à 2 au seuil de 5 %).
Représentation graphique 1
Test d’hypothèses du modèle 1
Dans le modèle 1, l’insertion professionnelle est expliquée par la filière spécialisée, la filière technique, le statut de parent, l’anglais et le stage professionnel. Par contre, elle n’est pas expliquée par la connaissance de l’outil informatique.
Après avoir analysé les résultats du modèle 1 dans lequel les variables indépendantes expliquent l’insertion professionnelle à 57%, nous avons tester le modèle 2 qui intègre des nouvelles variables explicatives que nous avons retrouvé sur terrain par la méthode de régression multiple de type Stepwise qui permet d’éliminer les variables non significatives et de grader celles qui contribuent significativement à la construction du modèle.
4.2.1 Le modèle 2 de régression
Ce modèle améliorée comprend 10 variables indépendantes dont notamment cinq variables des hypothèses de départ : la filière technique, la filière spécifique, le statut de parent, l’anglais et le stage professionnelle ; et cinq autres variables découvertes sur terrain : le mariage, l’autorisation maritale, la qualification de la femme, la discrimination de la femme et la position du conjoint de la société.
ANOVA modèle 2
À la lecture de ces résultats on constate que le modèle 2 est statistiquement amélioré et significatif (signification de F est égale à 5.394) et les variables indépendantes intégrées dans ce modèle expliquent 76 % de la variance de l’insertion professionnelle des femmes diplômées universitaires.
Aussi, on observe que la filière technique, la filière spécifique, la position du conjoint et la qualification de la femme sont positivement et significativement liées à l’insertion professionnelle (le t de student est supérieur à 2 et sa signification est relativement nulle), alors que les variables le statut de parent, l’anglais, discrimination à l’embauche, autorisation maritale, le mariage et le stage professionnel n’expliquent pas l’insertion professionnelle car elles affichent un t de student non significatif et inférieur à 2 au seuil de 5 %).
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||||||
Étant donné le R², 76% de la variabilité de la variable dépendante INSERT.PROF sont expliqués par les 11 variables explicatives. | ||||||
Étant donnée la p-value associée à la statistique F calculée dans le tableau d’analyse de la variance, et étant donné le niveau de signification de 5% choisi, l’information apportée par les variables explicatives est significativement meilleure comparée à ce qu’expliquerait la seule moyenne de la variable dépendante. |
4.2.2 Synthèse des résultats sur les déterminants de l’insertion professionnelle
(au seuil de confiance de 95% et marge d’erreur de 5%)
Les résultats de la méthode de régression Stepwise (pas à pas) affichent l’existence de deux modèles qui sont statistiquement significatif et qui expliquent respectivement 57 % ; et 76 % de la variance de l’insertion professionnelle. Nous avons retenu le modèle 2 qui exprime le plus grand score de la variance de la variable dépendante et qui confirme ce que l’insertion professionnelle des femmes diplômées universitaires dans le milieu professionnel à Lubumbashi s’explique principalement par la filière spécialisée faite par la femme, la filière technique optée par la femme dans ses études, la connaissance de langue anglaise, la position du mari (s’il a un emploi bien rémunéré), le statut des parents (s’ils ont un travail, ils trouveront pour leur fille facilement un travail) et les compétences particulières de la femme elle-même.
Ces résultats voudraient simplement dire :
- Les femmes qui choisissent les études dans des filières spécialisées (médecine, infirmière, accouchement…) et des filières techniques (comptabilité, électricité, électronique, mécanique…) sont facilement insérées dans la vie professionnelle après leur études supérieures et universitaires c’est-à- dire trouve facilement de l’emploi.
- La connaissance de la langue anglaise par les femmes diplômées d’universités facilite l’insertion professionnelle, c’est-à dire les femmes qui parlent l’anglais trouvent facilement de l’emploi.
- La position du mari explique pourquoi certaines femmes ne cherchent pas de l’emploi, lorsque le mari un emploi bien rémunéré, la femme ne trouve pas l’intérêt de chercher de l’emploi.
- Le statut des parents facilite l’insertion des femmes dans la vie professionnelle c’est-à dire lorsque les parents sont bien positionnés dans la société ou ils ont un emploi dans une entreprise, ils trouveront facilement pour leur fille un emploi
- Les compétences particulières de la femme explique l’insertion dans la vie professionnelle c’est-à dire lorsque la femme a des compétences particulières dans un domaine, elle peut facilement trouver de l’emploi.
4.2.3 Influence des variables de contrôle dans le modèle 2
Les variables de contrôle retenues dans cette étude sont les suivantes : Age, état civil, diplôme obtenu et ancienneté dans l’obtention de diplôme universitaire. Nous pensons que ces variables peuvent avoir une influence non négligeable auprès des femmes enquêtées sur le thème de l’insertion professionnelle par rapport aux variables indépendantes du modèle 2 : filière spécialisée, filière technique, connaissance de langue anglaise, position du mari, statut des parents et compétences particulières de la femme.
Pour tester l’effet des variables de contrôle dans le modèle 2, nous avons fait appel au test de différences de moyennes pour échantillons indépendants. Ce test renseigne sur l’éventualité d’une différenciation entre l’Age, l’état civil, le diplôme obtenu, l’ancienneté fortement et faiblement dépendantes de l’insertion professionnelle.
Ses résultats sont présentés dans le tableau suivant :
Les résultats affichés dans ce tableau montrent que la nature de la dépendance l’insertion professionnel envers les variables filière spécialisée, filière technique, connaissance de la langue anglaise, position du mari, statut des parents et compétences particulières de la femme n’a aucune influence sur l’état civil de la femme, le diplôme obtenu par la femme à l’université et l’ancienneté dans l’obtention de ce diplôme. Par contre, elle a une influence sur l’âge de la femme (avec un F de 3.414). En effet, l’insertion professionnelle est fortement influencée par l’âge de la femme ; plus la femme est jeune plus elle peut facilement trouver de l’emploi et inversement lorsqu’elle a fait une filière spécialisée, une filière technique, elle a la connaissance de la langue anglaise, le positionnement de son mari, le statut des parents et les compétences particulières de la femme. Ce construit ne figure pas dans l’analyse de régression stepwise, parmi les variables explicatives.
Conclusion
Nous sommes au terme de notre étude qui à portée sur l’insertion professionnelle des femmes à Lubumbashi. Un domaine dans lequel il existe encore des inégalités. L’enquête qualitative et quantitative nous a conduit d’élucider les déterminants de cette disparité dans le milieu professionnel. Il ressort que dans le paysage professionnel à Lubumbashi, les femmes comparées aux hommes sont moins insérées professionnellement ou engagées dans les entreprises tant étatiques que privées.
Les raisons qui l’expliquent sont des plusieurs ordres. Le premier dépasse le cadre même de l’université et est lié à plusieurs facteurs entre autres, culturels (la place de la femme dans la société, le manque d’ambitions et d’engagements des filles), économique qui ne leur facilitent pas son insertion, elles sont contraintes d’abandonner ou de trouver un autre moyen pour s’occuper et se financer et par conséquent gérer les problèmes liés à la présence même de ce moyen existant dans leur vie. C’est ainsi que plusieurs théories ont soutenu cette étude à savoir ; la théorie de l’identité sociale, la théorie de la motivation, la théorie cognitive et les théories des féministes (la théorie de l’autocensure).
BIBLIOGRAPHIE
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2. Emergent, C., 2017. www.francetvinfo.fr.. [En ligne]
Available at: www.francetvinfo.fr. [En ligne] ww.francetvinfo.fr/monde/afrique/politique-africaine/8mars2018 .
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- Les écarts numériques entre hommes et femmes dans la fonction publique de 2015-2019. Première Synthèse, U.F/ES, n° 2.1., septembre 2020. ↑
- NYNON BETASEMI, vie et survie à Kinshasa: les femmes au secours des menages, edition Lokole n° 206, Mars 2018 p56 ↑
- Emergent, C., 2017. www.francetvinfo.fr.. [En ligne]
Available at: www.francetvinfo.fr. [En ligne] ww.francetvinfo.fr/monde/afrique/politique-africaine/8mars2018 . ↑ - Ministere de la santé publique, plan nationnal de developpement sanitaire RDC 2016-2020, kinshasa septembre ↑
- Emergent, C., op cit p23. ↑
- Se traduisaient principalement par la production de nourriture et d’objets nécessaires à la survie et au développement de l’homme tels que la conjonction des vêtements et des instruments de travail, la préparation des repas, l’éducation des enfants etc. dans ces circonstances, la plupart des femmes étaient exploitées, tant dans leur capacité de production que dans leur travail et bien souvent, tout était contrôler par les hommes (mari, le père etc.) ↑
- C.I.B, 2009. world on the role of women in developpement, NEW-YORK: C.I.B/09. ↑
- MONUSCO, 2019. ECHO DE FEMME POUR UN MONDE 50-50, KINSHASA: MONUSCO. ↑
- Sur demande et selon les besoins certaines entreprises, pré sélectionnée les étudiants dès l’université ↑
- Nzuzi, B., 2014. microcredit et condition socioeconomique des femmes chefs de famille monoparentale dans la ville de lubumbashi quartier kisanga, Lubumbashi: s.n. ↑
- Pour améliorer les conditions de vie précaires et ainsi épauler leurs maris sans emploi, certaines femmes au Katanga ont développé des stratégies de survie dans le seul but de venir au secours à leur famille en apportant une contribution financièrement substantielle (Rapport annuel IMF Tujenge, 2012). En effet, dans certains ménages du Katanga en général et dans la ville de Lubumbashi en particulier, des femmes s’adonnent à des petites activités marchandes et créatrices de revenu à travers des microcrédits octroyés par des IMF, dont l’IMF Tujenge. ↑
- Diverger, C., 2000. La socialisation, construction des identités sociales et professionnelles. A éd. Paris:, Paris: Dunod.. ↑
- Mellor, N., 2014. Les jeunes diplômé universitaires: face au dilème de l’emploi., MADRID: Madrid:. ↑
- Merzouke, L., 2018. contribution des femmes a la croissance Africaine, CENTRE AFRIQUE: Afrique WEB. ↑
- Kanza, C. S., 2010. CERCLE SOPHIEKANZA, association des femmes professeurs d’université : plan d’action stratégique en RDC. kinshasa: C.S.K. ↑
- Enquête menée par nous même aux établissements supérieurs et Universitaires de Lubumbashi. ↑
- Dans le cadre de cette étude, une diplômée est toute personne ayant achevé avec succès un cycle normal de formation dans une institution d’enseignement supérieur et universitaire. ↑
- L’analyse à composante multiple met en évidence des facteurs résumant le maximum d’information en regroupant tous les éléments dans des classes homogènes c’est-à-dire les éléments qui se ressemblent ou qui s’associent. Le but est de décrire, classer, organiser et donc de clarifier les données. L’avantage de cette analyse est qu’elle combine les variables quantitatives et les variables qualitatives. ↑
- L’écart-type sert à mesurer la dispersion, ou l’étalement, d’un ensemble de valeurs autour de leur moyenne. Plus l’écart-type est faible, plus la population est homogène. ↑