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CONFLITS HOMONYMIQUES DANS LE PARLER NGBAKA MI-NA-GE-NDE ET LEURS IMPACTS POLYSÉMIQUES SUR L’INTERLOCUTEUR: DANS LE SECTEUR DE BONWASE.

DABEAFIONE GBALENGEMO DELATIN a

  1. Assistant, ISP KARAWA.

Received 12 August 2023; Accepted 21 October 2023

Available online 5 January 2024

ABSTRACT

Notre étude cadre avec le parler Ngbaka mi-na-ge-nde dans la province du Sud-Ubangi, et plus précisement une étude qui nous parle des conflits homonymiques avec comme impacts polysémiques, nous nous sommes donné cette peine de nous orienter dans la phonétique qui s’intéresse directement aux organes de la parole, aux mouvements articulatoires, plus généralement à la physique de la transmission des sons et à la physiologie de l’audition, mais aussi la morphologie. Dans cette étude, dix mots ont été sélectionnés et traités de la manière suivante: dans la colonne A, le numéro d’ordre de mots, B les mots Ngbaka selon un ordre alphabétique transcrits selon leurs graphies, la colonne C, la traduction française des mots choisis du conflit. Les différentes définitions des concepts clés ont fait l’objet d’un des points traités, y compris l’impact du conflit sur le locuteur.

I.INTRODUCTION

Dans les domaines des recherches scientifiques, la linguistique en particulier peut s’intéresser aux mécanismes de fonctionnement du langage humain articulé en général. Ainsi, les travaux s’engagent alors sur les traits universels du langage c’est-à-dire tout ce qui est indispensable à l’existence même d’une langue, sans quoi, une langue ne peut fonctionner notamment: les phonèmes, les monèmes, les accents, les tons, etc.(1)

Au regard de la linguistique générale, il existe des linguistiques particulières dont les principes généraux sont appliqués dans les études d’une langue, ou d’une famille de langues. On peut citer entre autre la linguistique Américaine, la linguistique Française, la linguistique Africaine, Romane, Bantoue,…

Depuis F. De Saussure, créateur de la linguistique moderne jusqu’à nos jours, la forme qui est une image acoustique, une expression est appelée “signifiant”; tandis que le sens qui constitue le concept, le contenu sémantique, “signifié”.(2)

Considérant ce qui précède, on ne peut séparer les concepts des sons ou des sens des formes qui les transmettent autrement dit, sans signifiant, pas de signifié et vice versa. Les deux sont solidaires comme les sont l’envers et l’endroit d’une même étoffe: on ne peut faire un trou dans l’endroit sans en faire dans l’envers.

Etant donné que notre étude cadre avec le parler Ngbaka mi-na-ge-nde dans la province du Sud-Ubangi, et plus précisement une étude qui nous parle des conflits homonymiques avec comme impacts polysémiques, nous nous sommes donné cette peine de nous orienter dans la phonétique qui s’intéresse directement aux organes de la parole, aux mouvements articulatoires, plus généralement à la physique de la transmission des sons et à la physiologie de l’audition, mais aussi la morphologie qui étudie la forme des mots et leurs variations du signifiant d’un signe selon les contextes où il apparaît. Un fait très important est à signaler à propos de la langue Ngbaka qu’elle n’est pas classée parmi les langues bantoues. Celle-ci est classée parmi les langues d’adamawa oriental ou soit langues Ubangiennes. Cette branche de langues s’étend du Sénégal jusqu’en Afrique du Sud. Le fait d’avoir réussi à les mettre ensemble constitue la plus grande perfection de Greenberg. (3)

Pour y arriver, notre approche méthodologique est celle de sélectionner auprès des locuteurs Ngbaka qui ont bien maîtrisé la langue du point de vue morphologique et phonétique, tout élément indispensable dans l’intérêt de les traduire en français afin de dégager les conflits homonymiques et leurs impacts polysémiques sur les locuteurs.

Le ngbaka, aussi appelé ngbaka minangende ou ngbaka gbaya, est une langue voltaïco-congolaise parlée par plus d’un million personnes en République démocratique du Congo et par quelques milliers de personnes en République du Congo. Elle est aussi appelée ngbaka minangende ou ngbaka gbaya, étant une langue du groupe gbaya, pour la différencier du ngbaka manza parlé en Centrafrique ou des langues ngbaka dont elle ne fait pas partie

  1. DEFINITION DES CONCEPTS (4)

I.1. Conflits: dans le sens figuré, c’est une opposition d’intérêt entre deux ou plusieurs états dont la solution peut être recherchée soit des mesures de violence (représailles, guerres), soit par des négociations, soit par l’intervention d’une tièrce puissance ou d’organisation des nations unies (médiation, arbitrage). C’est un incident de procédure, résultat du fait que deux tribunaux de même ordre ou d’ordre différent se considèrent comme compétents dans une même affaire.

I.2. Homonymie: c’est la qualité de ce qui est homonyme. Or, s’agissant de l’homonyme, on voit tout mot de même prononciation qu’un autre, mais d’orthographe et des sens différents (par exemple: saint, sain, sein, seing); ou de même orthographe, mais des sens différents (p. Ex: cousin: moustique commun; insecte; cousin; parent) celui qui porte le même nom qu’un autre.

I.3. Impact: c’est une influence décisive des éléments sur le déroulement de l’histoire. En d’autres mots, c’est une collision de deux ou plusieurs corps.

I.4. Polysémie: c’est la faculté qu’a un mot de présenter plusieurs sens.

I.5. Interlocuteur: personne qui converse avec un autre.

Ainsi, pour ne pas remplir notre étude des conflits homonymiques dans le parler Ngbaka avec sa liste exhaustive, nous avons jugé bon de sélectionner dix mots parmi tant d’autres,pouvant montrer qu’il existe bel et bien ces conflits; cependant, on peut les décanter à partir de la situation contextuelle dans des syntaxes. Les données sélectionnées sont traitées dans un tableau synthétique de la manière suivante: 1ère colonne A, le numéro d’ordre, 2ème colonne B, les mots Ngbaka selon l’ordre alphabétique, la 3ème colonne C, les traductions françaises des mots et enfin la 4ème colonne D, des exemples appropriés illustratifs en vue de règler les conflits.

  1. CORPUS: LES MOTS, LEURS TRADUCTIONS CONTEXTUELLES DANS UN ENONCE

Tableau.

A. N° B. MOTS NGBAKA (5) C.TRADUCTIONS FRANÇAISES D. ILLUSTRATIONS DANS L’ENONCE (6)
01 n.f(1)

Dà:

n.m (2)

Hutte (1)

Tatouage (2)

Ex1: wă kpé te wa ti dà: ils se reposent sous la hutte.

Ex2: bókóbé gε gn dà tε lia: cette jeune fille a fait le tatouage sur sa figure.

02 adj.(1)

Dằ:

n.f (2)

Colère (1)

Jumeau ou jumelle (2)

Ex1: Mapunzi dó dã: Mapunzi est en colère.

Ex2: Mapunzi kuwa ó bé dã: Mapunzi a donné naissance à des jumeaux (jumelles).

03 adv. (1)

D:

adj. (2)

Rapidement (1)

Court (e)

Ex1:m tε d sε: tu viens rapidement(viens rapidement)

Ex2: m tε d wénà: tu es trop court.

04 verbe

Fànà: verbe

Verbe

Tresser

Saluer

Chuchoter

Ex1: mεa w fànà sangi:c’est un tisseur de panier large et solide pour porter les fardeaux. Ex2: m fànà mɔ: je te salue.

Ex3: mɔ tε fànà wé: tu es entrain de chuchoter.

05 n.m (1)

Gàlé:

adj. (2)

  • Dieu (1)
  • Gauche (2)
Ex1: h w ‘dà gàlé bwé:l’Esprit saint de Dieu existe.

Ex2: a k m m dó k gàlé: il écrit à la main gauche.

06 n.f (1)

G:

adj.(2)

-Nasse (1)

– froid (2)

Ex1: g ‘da mi ma lé kòy g: ma nasse n’a pas attrapé des poissons.

Ex2: lí gὲ mà g: cette eau est froide.

07 n.m (1)

Gólé:

n.f.(2)

Prix (1)

Fausse canne ou roseau (2)

Ex1: gólé ky: prix de poisson.

Ex2: Ngbó gólé: clôture en fausse canne ou roseau.

08 n.m (1)

k:

n.f.(2)

  • Puits: n.m
  • Trou: n.m
  • Bouillie: n.f
Ex1: mí tíyà k k li: je suis tombé dans le puits d’eau.

Ex2: bé ílí do k: le bébé a besoin de bouillie.

Ex3: k sabélé ma dia gɔ: le trou de w.c n’est pas bon.

09 Verbe (1)

Tl:

adj.(2)

  • compter;
  • lire;
  • frais ou fraiche.
Ex1: mí tl mbili: je compte de l’argent.

Ex2: mi tl mbεti: je lis un livre.

Ex3: m yngɔ tl kadanga: je mange le manioc frais.

10 n.m (1)

T:

n. f.(2)

  • Sel;
  • Termitière, colline;
  • Sorcier.
Ex1: ó wókón wă gimɔ dó t: les femmes préparent avec du sel.

Ex2: lὲ kũ ngɔ t: nous sommes montés sur la colline.

Ex3: mεa wi ngɔ t: c’est un sorcier.

  1. IMPACT SUR L’INTERLOCUTEUR

En principe, le locuteur parle, il agit sur son interlocuteur et réciproquement. Ici, faut-il que nous rappelions à nos locuteurs la notion du code commun pour le passage, la compréhension du message tel que prône Jakobson dans son schéma de la communication entre les locuteurs d’une langue donnée.

Ainsi, avions-nous constaté que les homonymes Ngbaka sont pour la plupart de cas des noms, d’autres des adjectifs, des verbes et des adverbes selon l’analyse de la série des mots retenus. Pourtant comment ces mots agissent sur les locuteurs? Après une étude approfondie, nous avions compris que l’impact se réalise à deux niveaux:

1er niveau: quand le mot est pris dans sa forme isolée, le locuteur est en face d’un dilemme et c’est le conflit total. Pourra-t-il le prendre pour quel sens? Sanchant bien qu’un mot est polysémique. Ex: Tl (9) est-ce que compter?, Lire?, frais?

2ème niveau:le locuteur est à l’aise, avions-nous conclu quand le mot est mis dans une phrase ou quand il accompagne un autre mot dans un syntagme nominal ou verbal. Ex: Tl ky: poisson frais, différent de lire poisson ou compter poisson.

  1. ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES

Il n’existe pas une pensée sans langue. A. Martinet nous dit ce qui suit:”Bien qu’il soit universel, il n’est pas

identique”. Les hommes de la terre ne parlent pas de la même manière. Tel est le cas de l’Italien, l’Espagnol, le Français, le Ngbaka pour ne citer que celles-là. D’après Martinet, la fonction essentielle du langage est la communication. Etant une Institution sociale, la langue est de la nature de l’homme; c’est inscrit dans l’homme; en naissant, l’homme doit nécessairement la parler.(7)

Considérant ce qui est dit dans les lignes qui précèdent, la graphologie comme une science qui constitue une sous branche de la linguistique considère la graphie dans une étude limitée c’est-à-dire une étude des écritures individuelles. Voilà sa raison d’être comme institution sociale.

L’homme, pour communiquer avec les autres doit organiser les signes vocaux en terme des sons: c’est la notion de double articulation notamment les monèmes comme première articulation et phonèmes comme deuxième. Ainsi donc, un monème est une unité linguistique, porteur d’un sens. Tandisqu’un phonème, une unité linguistique qui en soi n’a aucune signification, mais est pertinent dans la segmentation et commutation à l’intérieur d’un mot. P. Ex: Tl et Fl ont des sémantiques différentes à cause de |t| et |f| dans la commutation… car tl signifie compter, frais ou lire; tandis que fl signifie laver. Donc, |t| et |f| sont considérés comme phonèmes dans leur pair minimale.

L’interprétation à faire au sujet de notre tableau sur base de données à travers le corpus du travail nous montre que la graphie et la phonétique de mots Ngbaka dans un état isolé nous présente une situation des conflits homonymiques pour les locuteurs étant donné qu’un mot peut toutefois avoir deux ou plusieurs sens. C’est la raison pour laquelle pour être fixé dans un contexte précis, il faut interpréter les mots qui souffrent des conflits dans des phrases en vue de se rendre compte de l’information à l’intercepter ou soit à passer entre émetteur et récepteur comme prévu dans le canal de communication de Jakobson. Chaque énoncé à travers l’extension sur base d’un mot noyau est porteur d’un message. P. Ex: le mot “t” nous donne trois sens à savoir: ex1: wă gi mɔ dó t: on prépare avec du sel. Ex2: lε kũ ng t: nous sommes montés sur la colline. Ex3: mεa wi ng t: c’est un sorcier (homme sur la colline).

CONCLUSION

Étant donné que la langue constitue une institution universelle et permet à chaque communauté de se communiquer entre elle, notre observation en rapport avec le sujet traité nous montre à suffisance que les conflits homonymiques qui existent bel et bien dans d’autres langues sont aussi bien observés dans la langue “Ngbaka” car, en voyant le tableau de notre corpus, l’analyse et l’interprétation des données nous montre que dans un état isolé, les mots Ngbaka présentent la situation polysémique. Seul, son usage dans une syntaxe peut fixer l’interlocuteur de ce dont l’on veut transmettre comme message.

Faisons notifier que comme toute langue a son système de communication tel que prône le principe d’immanence, “le Ngbaka” comme une langue a son système de fonctionnement autonome; elle aussi ne s’écarte pas de certaines règles d’ordre linguistique pour son bon fonctionnement. Ainsi donc, tout locuteur Ngbaka qui a maîtrisé le parler “Ngbaka” est sensé comprendre que le problème réel qui se pose dans l’analyse et l’interprétation d’un message en rapport avec la fonction référentielle ou situationnelle vis-à-vis d’un émetteur face à son récepteur et vice versa en vue de saisir le sens d’un énoncé pas à côté, mais dans la situation de communication elle-même. Il est vrai que le conflit polysémique existe bel et bien dans la langue “Ngbaka” à propos de l’homonymie.

Ainsi, pour ne pas remplir notre étude des homonymes Ngbaka, dix mots ont été sélectionnés et traités de la manière suivante: dans la colonne A, le numéro d’ordre de mots, B les mots Ngbaka selon un ordre alphabétique transcrits selon leurs graphies, la colonne C, la traduction française des mots choisis du conflit. Les différentes définitions des concepts clés ont fait l’objet d’un des points traités, y compris l’impact du conflit sur le locuteur.

REFERNECES BIBLIOGRAPHIQUES

  1. OUVRAGES.
  2. (H) xxx: Dictionnaire universel, éd. spéciale, Hachette, AUF, 2008, 1551P
  3. MAES Vedast, – Lεngε ngɔ nu ubangi, Kin, St Paul, 1980, 63P
  • Proverbes et devinettes Ngbaka, annales du musée royal de l’Afrique centrale, Belgique, 1967, 164P;
  1. Marcel HENRIX, – Gba lεngε Ngbaka (proverbes ngbaka), CICM, 11è rue/Limeté Kinshasa, RDC, 2000, 480P;
  • Dictionnaire Ngbaka-Français, Ghent, Belgique, 2000, 480P.
  1. SEWI T. SENEMONA, Les noms Ngbaka, SL, 2016, 76P.
  2. KUMUGO NGEMENA, Linguistique générale, G1 FLA, ISP/Gemena, 2020, inédit.
  3. Jean-Pierre Donzo Bunza, « L’expression du temps chez les Ngbaka », African Study Monographs, vol. 30, no 4,‎ décembre 2009 (lire en ligne [archive])
  4. Marcel Henrix, Dictionnaire ngbaka-français, Gand, Research Centre of African Languages and Literatures (RECALL), Gent Universiteit, 2000, 500 p. (ISBN 978-90-76327-17-4 et 9076327173)
  5. Marcel Henrix, Michael Meeuwis et Peter Vanhoutte, Dictionnaire ngbaka-français, Muenchen, LINCOM, 2015 (ISBN 978-3-86288-640-1 et 3-86288-640-9)

CONFLITS HOMONYMIQUES DANS LE PARLER NGBAKA MI-NA-GE-NDE ET LEURS IMPACTS POLYSÉMIQUES SUR L’INTERLOCUTEUR: DANS LE SECTEUR DE BONWASE